La Francophonie institutionnelle est née dans les années 1960 et 1970 autour d’une idée simple : faire du français un outil de coopération internationale au service du développement.
Aujourd'hui, les 321 millions de locuteurs et les 100 millions d'apprenants du français à travers le monde forment une communauté de langue et de destin qui n'a pas dit son dernier mot.
Avant même la formation d’une Francophonie interétatique, plusieurs initiatives de la société civile ont donné corps à l’idée qu'il pouvait exister une francophonie - mot inventé par le géographe français Onésime Reclus en 1880.
Un mouvement associatif
Des associations ont lancé la construction francophone, de façon sectorielle (écrivains, journalistes, universitaires, etc.).
Dès la fin des années 1880, le phénomène associatif francophone prend de l’ampleur : en 1884, des Alliances françaises - pour l’enseignement du français - s’établissent en Amérique du Sud. En 1926 naît l’Association des écrivains de langue française (ADELF).
En 1950, l’Union internationale des journalistes de la presse de langue française est fondée par un journaliste canadien, Dostaler O’Leary. En 1961, le québécois Jean-Marc Léger installe à Montréal l’Association des universités partiellement et entièrement de langue française (AUPELF), embryon de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).
Plus tard, d’autres professions libérales comme les médecins, leur emboîteront le pas. Ces associations ont pavé la voie à la francophonie des réseaux et à l'émergence de l’objet de différenciation identitaire « francophone ».
Une construction politique
Dans les années 1960, plusieurs responsables de pays nouvellement indépendants – Léopold Sédar Senghor au Sénégal, Habib Bourguiba en Tunisie, Hamani Diori au Niger et Norodom Sihanouk au Cambodge – plaident pour que la communauté francophone se dote d’institutions intergouvernementales.
Dans cet élan, la naissance institutionnelle de la Francophonie a lieu avec le traité intergouvernemental signé en 1970 à Niamey, portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT).
L'ACCT est l'ancêtre institutionnel de l’Organisation internationale de la Francophonie qui compte aujourd'hui 80 États et gouvernements membres ou observateurs. Parmi eux, 54 États et gouvernements sont membres, 3 sont membres associés et 23 sont observateurs.
Forte d'un réseau de 4 représentations permanentes (Addis-Abeba, Bruxelles, Genève, New-York), de 6 bureaux régionaux (Antananarivo, Bucarest, Haïti, Hanoï, Libreville, Lomé) et de deux instituts spécialisés (Institut de la Francophonie pour l'éducation et la formation à Dakar et Institut de la Francophonie pour le développement durable à Québec), l'OIF a son siège principal à Paris. Elle mène des actions politiques et de coopération dans les domaines suivants :
- Langue française, diversité linguistique et culturelle
- Paix, démocratie et droits de l'Homme
- Éducation et formation
- Développement durable et solidarité
L'OIF accorde une attention particulière aux jeunes et aux femmes. 60% de la population des pays francophones a moins de 30 ans. Le volontariat international de la francophonie offre par exemple aux jeunes âgés de 21 à 34 ans la possibilité d'effectuer une expérience de mobilité professionnelle de 12 mois au sein de la Francophonie.
Les Jeux de la Francophonie rassemblent quant à eux tous les quatre ans 3000 jeunes issus des cinq continents pour des épreuves sportives et culturelles.
Le Secrétaire général est la clef de voûte du dispositif institutionnel de la Francophonie. Il est responsable du secrétariat des sessions des instances de la Francophonie ; il préside le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) et il siège de droit à la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF).
Le ou la Secrétaire générale est élu pour quatre ans (renouvelables) par les chefs d’État et de gouvernement. La journée internationale de la francophonie est le 20 mars et donne lieu à de très nombreuses manifestations à travers le monde.