Vingt ans après sa disparition que reste-t-il de l’héritage de Senghor ? C'est la question qui nous fut adressée lors de la présentation du livre L'héritage de Senghor que nous avons co-dirigé avec Mohamed Nadir AZIZA, chancelier fondateur de l’Académie mondiale de Poésie, président du Programme MED 21 , Alban BOGEAT, président du Cercle Richelieu Senghor de Paris, Giovanni DOTOLI, professeur émérite à l’université Aldo Moro de Bari, poète, co-directeur de la collection L’Orizzonte et Michèle GUILLAUME-HOFNUNG, Professeure émérite des universités, présidente de l’Institut de médiation IMGH. La rencontre fut organisée par Marine Rondeau, membre du Cabinet du Maire en charge de la culture, de l’économie sociale et solidaire et de la participation citoyenne.
Lors de la remise du Prix littéraire Senghor du premier roman francophone et francophile à l'auteure Mariette Navarro (pour son roman Ultramarins), je présentai l'ouvrage collectif "L'Héritage de Senghor" par lequel 50 contributeurs de 15 pays explorent les facettes de cette figure de la Francophonie et de l'Universel.
Par l'animation dynamique et pertinente de Dominique Loubao, organisatrice du Prix depuis 2006, la présentation de l'ouvrage fut très appréciée. Des exemplaires trouvèrent lecteurs et d'autres seront proposés à la vente à la Librairie Les Volontaires, dans le 15e arrondissement de la capitale.
La soirée eut lieu dans le cadre sympathique de la Rhumerie, à Saint-Germain des Près, lieu symbolique et historique lié à l'Antillanité et à la Négritude, en présence d'une trentaine de passionnés de littérature, d'auteurs, éditeurs, libraires, universitaires, etc.
La Fédération Wallonie-Bruxelles et la bibliothèque d'études québécoises Gaston Miron étaient représentées. Un bel événement pour faire connaître "L'héritage de Senghor".
L'ouvrage est préfacé par Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale de la République du Sénégal qui fut un proche collaborateur de Senghor. Il rassemble une cinquantaine d'auteurs issus de 15 pays !
Mohamed Nadir Aziza, chancelier fondateur de l’Académie mondiale de Poésie, Alban Bogeat, président du Cercle Richelieu Senghor de Paris, Giovanni Dotoli, professeur honoraire à l’université Aldo Moro de Bari et Michèle Guillaume-Hofnung, grande spécialiste de la médiation et moi-même en tant que président d'honneur de Francophonie sans frontières,, ont assuré la coordination éditoriale de cet ouvrage publié dans la collection franco-italienne L’Orizzonte (Paris et Bari).
Selon Mohammed Aziza qui fut à l’initiative de ce projet éditorial, « cet ouvrage collectif proclame que le message de Senghor survit à la disparition de son auteur, comme le scintillement d'une étoile continue à pulser, longtemps après que sa source s'est éteinte ».
Selon moi, ce livre participe de la redécouverte de la pensée senghorienne. Il est un prisme par lequel est décomposée, en rayons multicolores, la lumière de son génie poétique, politique et intellectuel.
À l’occasion des vingt-ans de la disparition de Léopold Sédar Senghor, le président de Francophonie sans frontières (FSF) livre son admiration pour le poète-président. Organisés par FSF, un colloque le 5 novembre à Paris en Sorbonne ainsi qu’une grande conférence le 18 décembre au Musée des civilisations noires de Dakar, en partenariat avec la Fondation Senghor, auront lieu pour souligner l’actualité de sa pensée.
Il a laissé de son passage sur Terre une empreinte singulière. Sa pensée et son action demeurent contemporaines ; elles ont creusé un sillon que ni l’érosion du temps ni la corruption des idées n’altèrent. Je veux parler de Léopold Sédar Senghor. Un homme complet et complexe qui nous a transmis un héritage politique, poétique et philosophique dont il nous revient de remettre les clefs, sans délai, aux nouvelles générations.
Le Prince-philosophe de la Négritude
Né en 1906 et mort en 2001, Senghor a traversé le XXe siècle des guerres, des idéologies et des émancipations en traçant sa propre voie humaniste.
À la manière d’un « Bergson africain », le natif de Joal voulait « agir en homme de pensée et penser en homme d’action ». Tombé en politique par accident mais non par hasard compte-tenu de ses capacités, ce chevalier des causes nobles et justes a sillonné le champ des possibles. Grammairien, poète, professeur, essayiste, député, maire, ministre, président de la République, Senghor a embrassé la vie en faisant chatoyer toutes les facettes de son génie.
Mû par une pensée de la totalité dont l’ambition ultime était l’humanisation de la Terre (Diagne, 2007), il se fit le chantre de la Négritude. Celle-ci était à la fois révolte – contre l’aliénation -, affirmation – de la dignité des Noirs et de leur culture -, ancrage – dans l’Africanité millénaire – et ouverture au monde et à sa diversité.
La doctrine éparse et pluridisciplinaire qu’il élabora tout au long de sa vie, au prix de « cent et cent manifestes, articles, rapports, essais, discours, adresses et autres écrits de circonstance » (Guibert, 2006) porte le cachet de l’humanisme. Un humanisme qui marie la culture sérère aux lettres gréco-latines, l’africanité à la francité.
Des bancs de l’Assemblée constituante au palais présidentiel de Dakar, Senghor a incarné l’idéal platonicien du prince-philosophe, repris à la Renaissance par Érasme, pour qui « les États ne sauraient jamais être heureux qu’en mettant les philosophes aux commandes, ou bien en faisant que ceux à qui il a été donné de gouverner embrassent la philosophie » (1516).
Certes, la philosophie ne l’a pas immunisé contre certains maux politiques. Mais elle lui a permis de traverser bien des turbulences et de surmonter des oppositions pour réaliser la plupart de ses grands desseins. Son souci permanent d’unité dans la pluralité, de symbiose des énergies dormantes, Senghor l’a mis non seulement dans la gouverne de son pays, le Sénégal, mais aussi dans l’édification d’une communauté internationale, la Francophonie.
L’architecte de la Francophonie
Aimé Césaire pensait que « Senghor, c’est l’Afrique en elle-même telle que l’éternité la pense, c’est l’Afrique éternelle avec sa noblesse, avec sa dignité, avec son histoire ; l’Afrique avec son humanité, sa philosophie, sa sagesse… » (1994). En réalité, le Sénégalo-Français était un métis culturel, intercesseur entre l’Afrique et l’Europe, médiateur entre les civilisations. Son rêve de fraternité internationale, de partage de bonnes pratiques au service de l’éducation et du développement l’a amené à exhumer « cet outil merveilleux » trouvé « dans les décombres du régime colonial » (1962), la langue française, pour en faire le principe organisateur d’une nouvelle coopération entre les peuples.
Cette francophonie, dont le géographe Onésime Reclus avait inventé le concept sociolinguistique et géographique, Senghor l’a transfigurée en une réalité politique, aux lendemains des indépendances. Il lui a conféré sa majuscule institutionnelle, inter-parlementaire et inter-gouvernementale, avec l’aide d’autres pionniers comme le tunisien Habib Bourguiba, le québécois Jean-Marc Léger, le cambodgien Norodom Sihanouk, le nigérien Hamani Diori. Cette œuvre collective, à laquelle de nombreux militants ont apporté leur pierre depuis le suisse Auguste Viatte, le wallon Joseph Boly ou encore le français Xavier Deniau, demeure l’un des plus beaux héritage de Léopold Sédar Senghor.
Le poète de l’âme noire aux fulgurances claires
« Quand retombe le sable sur les dunes du cœur » (Senghor, 1945) reste l’étoile cueillie au firmament de la rime. S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de ma vie, disait Senghor, ce serait ma poésie ! À l’Occident de l’Afrique et de la France, le poète-président a créé une œuvre sensible et symbiotique, à l’image de son être.
De la noble et vieille langue de Villon, il a fait vibrer les cordes. Musique, rythme, percussions des sens et des images, associations d’idées nouvelles, visionnaires, avant-gardistes. Et toujours l’ancrage de ce chant profond, sorti de ses entrailles, dans son Royaume d’enfance.
La transmutation poétique senghorienne des mots convoque les contes éternels du griot de sa maison, les chants gymniques de sa culture sérère, la puissance évocatrice de la Négritude et parfois, l’esprit de rectitude, de concision et de mesure de la francité. Dans cet « entre-deux langues » – wolof et français – s’opère l’incantation de la poésie de Senghor. Chapeau l’artiste ! « Il a mis à jour une ontologie par laquelle l’être est rythme […] De cette ontologie, il a montré que les arts africains constituaient le langage » (Diagne, 2007).
La foi des synthèses
Senghor, c’était un regard, une voix, un esprit, des mains qui modèlent. S’il ne méprisait aucunement la matière et savait en apprécier les fruits, c’est la spiritualité qui irriguait et semblait renouveler son sang. Ce disciple de Pierre Teilhard de Chardin – qu’il citait volontiers – devait, à l’origine, devenir prêtre. Le petit séminariste de Ngasobil avait cependant un caractère indocile qui a contrarié la vocation sacerdotale. Pour autant, il s’est appuyé toute sa vie sur la foi. D’aucuns diront qu’il cherchait peut-être à sublimer ses contradictions, d’autres, à goûter « avec une conscience accrue, la forte et calme ivresse d’une vision dont [il] n’arriv[ait] pas à épuiser la cohérence et les harmonies » (Teilhard, 1961).
Toujours est-il qu’à la suite du Père jésuite, Senghor rêve d’une « civilisation de l’Universel ». Celle-ci peut se comprendre comme la Synthèse prochaine du métissage culturel, par lequel les essences se mêleraient au Tout, sans perdre leurs spécificités. Impossible n’est pas Senghor !
En somme, « cet homme de toutes les contradictions si magistralement assumées : catholique chef d’un pays musulman, anticolonialiste africain et premier académicien français noir, militant de la négritude et marié à une femme blanche, co-rédacteur de la constitution de la France » (Goutx, 2002) a su dépasser les clivages et hisser haut dans le ciel l’étendard de la liberté.
L’expérience d’une telle vie, les traces d’une pensée si riche et féconde constituent un patrimoine à transmettre sans faute aux nouvelles générations. Le legs senghorien mérite en effet d’être enseigné dans les écoles, discuté dans les agoras, pesé dans les réflexions d’avenir. Or, l’oubli, l’ignorance et le divertissement guettent parfois nos sociétés. « Que dire aux miens qui ne savent pas, qui ne savent plus, qui sont Césaire, Senghor ou Alioune Diop ? », s’interroge Abd Al Malik (2010).
Cette préoccupation, je la partage. Alors, je prends mon bâton de pèlerin pour dire aux enfants, aux adolescents, aux jeunes adultes et à tous ceux qui veulent l’entendre que cet homme était notre frère. Qu’il a préparé le terrain, tracé la voie, semé les fleurs que l’on peut cueillir aujourd’hui et transplanter ailleurs, un peu partout sur la planète. Et si j’osais encore, je m’adresserais ainsi à lui, directement, comme à un parent immortel que l’on tutoie :
Merci, Léopold Sédar Senghor, ab imo pectore, d’avoir choisi de ne retenir que la fraternité dans le regard de tes frères aux yeux bleus. Merci d’avoir tendu la main à tant de mains
tendues, d’avoir été le sage, le démocrate, le bâtisseur d’un empire de l’Esprit. Au confluent des fleuves Siné et Saloum, à toutes les tribunes, dans les stades, les hémicycles et jusqu’aux gras
pâturages de la Normandie, merci d’avoir semé des lendemains meilleurs, « avant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie » (Senghor,
1945).
Président de Francophonie sans frontières
Bibliographie
Erasme, L’éducation du prince chrétien [ou l’art de gouverner], Paris, Les Belles Lettres, 2016 (première édition en 1516).
La Négritude. Césaire et Senghor, Le cercle de minuit – 09.02.1994 – 07:38 – vidéo consultable sur le site de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA).
Léopold Sédar Senghor, « Le français, langue de culture », in Esprit, n° 311, novembre 1962.
Léopold Sédar Senghor, Œuvre poétique, Paris, Editions du Seuil, 2020.
Philippe Verdin, Alioune Diop, le Socrate noir (Préface d’Abd Al Malik), Paris, Lethielleux, 2010.
Pierre Teilhard de Chardin, Hymne de l’univers, Paris, Seuil, 1961.
Souleymane Bachir Diagne, Léopold Sédar Senghor. L’art africain comme philosophie, Paris, Riveneuve, 2019 (première édition en 2007).
En 2021, la pensée du poète-président sénégalais Léopold Sédar Senghor est toujours vivante et vibrante. Vingt ans après sa disparition, je voulus lui rendre hommage de différentes manières : de façon académique en organisant avec Anthony Glaise et l'équipe de Francophonie sans frontières un colloque en Sorbonne (le 5 novembre), mais aussi de façon artistique, en proposant à Ousmane Ouedraogo de co-créer un vêtement-hommage, décliné en une tenue masculine et une tenue féminine.
Rejoints dans l'aventure par la talentueuse Sarah Walbaum - qui métamorphose des chutes de vitraux en parures de verre, en collaboration avec l'Atelier Simon-Marq, Ousmane et moi bénéficiâmes de l'énergie et du soutien d'une équipe volontaire et engagée, menée de main de maître par François de Beaulieu.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le vêtement - comme tout médium artistique - peut être porteur de sens, de symboles, de valeurs. Ici, chaque détail fut
pensé pour traduire dans la matière le parcours exceptionnel et interculturel de Senghor, mais aussi ses rêves, ses idéaux, au premier rang desquels figurent le métissage culturel et le dialogue
entre les civilisations.
Ce projet innovant bénéficia du savoir-faire de tisserands du Sénégal, patrie de Léopold Sédar Senghor où des coopératives de femmes tissent du coton bio, mais aussi de VirgoCoop en Occitanie qui travaille le chanvre français, l’un des textiles les plus écologiques de la planète. Des textiles rares issus de la fleur de lotus, du bananier, de la soie du Bengale s’y ajoutèrent grâce à Ali Rakib. Des soieries spécialement tissées en Afghanistan pour les besoins de cette création parvinrent à Reims quelques jours seulement avant la chute de Kaboul...
Il ne s'agit pas simplement de tissus mais de liens tissés entre les cultures du monde. Un projet qui fut inspiré par Senghor, chantre de la Négritude, de la Francophonie et plus largement de la civilisation de l'Universel. Ces tenues-manifeste furent présentées en avant-première le 5 novembre en Sorbonne, portées par deux personnalités métissées aux parcours remarquables : Fatou Ndiaye et Jean-Charles Druck, sous l’œil de deux photographes : Adrien Scat et Laurent de Gaulle. Ce projet est ouvert aux partenariats dans le but de faire circuler ces œuvres dans l'espace francophone.
Le Cercle Richelieu Senghor organisa une magnifique soirée hommage au Poète-Président Léopold Sédar Senghor au Sénat le 9 novembre, autour du poète et ami de Senghor Mohamed Aziza ! Étaient notamment présents Odile Voin, Marie Béatrice Levaux, Claire Deronzier, Gaël de Maisonneuve, Rayed Chaïbi, Yves Montenay, Imma Tor ou encore Jean-Pierre Langellier.
Des témoignages vibrants, des moments de convivialité, de mémoire, de poésie... et la volonté partagée de transmettre l'héritage
protéiforme de Senghor aux nouvelles générations sénégalaises, françaises, francophones, sans frontières ! Bravo à Alban Bogeat, président du Cercle, d'avoir organisé avec son équipe ce bel
hommage !
Une conférence organisée à Limoges par l'antenne française de la Fondation Senghor le 14 janvier 2022 permit de rendre hommage à Senghor, à sa pensée, à son message de paix et de dialogue entre les cultures.
Préparée par Christophe Verger, délégué général France de la Fondation Senghor, cette conférence réunit l'adjoint au maire de
Limoges en charge des relations internationales, des universitaires et moi-même pour souligner l'importance de dépasser les clivages autour de l'action politique du grand homme et de mieux faire
connaître son héritage humaniste aux nouvelles générations.
Léopold Sédar Senghor rendit l'âme à Verson, une petite commune aux portes de Caen dans le Calvados. Vingt ans plus tard, le plus illustre des Versonnais fut célébré avec des événements autour de la francophonie.
Vendredi 17 décembre 2021, Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021, vint notamment rencontrer ses lecteurs et parler de Senghor à l'espace qui porte son nom à Verson. Le lendemain, j'eus le privilège de visiter la maison que le couple Senghor légua à la collectivité en compagnie de l'écrivain sénégalais, de Marie-Béatrice Levaux (référente francophonie au CESE) et du coordonnateur de l'année Senghor de Francophonie sans frontières, Anthony Glaise.
Cette visite mémorable fut une plongée dans l'intimité du grand homme et de sa famille métissée. En effet, le couple Senghor venait en vacances chaque été. Puis après avoir quitté la présidence du Sénégal, en 1980, et être entré à l’Académie française, en 1983, Senghor et sa femme s'installèrent durablement à Verson.
« Dans ma retraite normande, le poète sérère, qui chantait jadis son Sine natal aux verts bolongs, vit pleinement sa « normandité » aux verts pâturages », poétisait-il lors de l’inauguration de l’espace culturel portant son nom.
Le poète-président habite toujours le cœur et l’esprit des Versonnais. En témoigne notamment une sculpture intitulée Le Baobab et le Pommier, installée dans les jardins de l'hôtel de Ville en 2006, cinq ans après sa mort.
Académicien, poète et président du Sénégal pendant vingt ans, Léopold Sédar Senghor chercha, toute sa vie, à jeter des ponts entre l’Occident et ses racines africaines, selon Yves Thréard. A l'occasion de la vingtième commémoration de son rappel à Dieu, je voulus lui rendre hommage en lançant l'Année Senghor de Francophonie sans frontières, en impulsant et participant à diverses manifestations autour de sa vie et de son œuvre.
Francophonie sans frontières organisa le 5 novembre 2021 une journée entière (9h-18h) consacrée à la vie et à l’œuvre de Léopold Sédar Senghor, qui fut à la fois grand poète, habile homme d’État, artisan de la dignité humaine, architecte de la Francophonie et bâtisseur d'Universel.
L'événement qui se tint à l'Université Panthéon-Sorbonne fut davantage qu'un colloque académique : un moment fort de transmission, de création et de partage avec la lectures de poèmes, des joutes oratoires, des témoignages et le dévoilement d'une œuvre inédite dédiée à Senghor.
De nombreux intervenants y prirent part, de tous les horizons, et une place importante fut accordée à la jeunesse francophone à travers la participation de lycées et de débatteurs d'associations étudiantes. Ces apports se mêlèrent aux communications académiques, diplomatiques, parlementaires, associatives et politiques.
Nicolas Simel Ndiaye, cofondateur du cercle de réflexion L'Afrique des Idées, travaille chez Deloitte en tant que conseiller auprès de
gouvernements africains et d'organisations internationales, en particulier sur la croissance économique et le développement du secteur privé. Interrogé par mes soins à la veille du Sommet Afrique
France de Montpellier, il témoigna.
« Jusqu'à présent, j'ai passé la moitié de ma vie au Sénégal où je suis né et où j'ai grandi jusqu'à l'obtention de mon baccalauréat et j'ai passé la seconde moitié en France où j'ai fait ma prépa au Lycée Louis le Grand, avant de rejoindre HEC Paris et Sciences Po, puis de me lancer dans une carrière dans le secteur du conseil. Aujourd'hui, je partage mon temps entre la France où je vis et l'Afrique de l'Ouest où se situent la plupart des projets que je dirige. J'essaie donc de combiner le meilleur des deux mondes, en étant guidée par deux principes hérités de Léopold Sédar Senghor: d'une part l'enracinement dans la culture africaine / sénégalaise et d'autre part l'ouverture sur le monde. »
Le Secrétaire général parlementaire de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie Jacques Krabal souhaita organiser un débat sur le
thème : "De Jean de La Fontaine à Léopold Sédar Senghor : Diversité est ma devise, l'universalité notre horizon". Préparé par Krystel Doosterlinck, l'équipe de l'APF et moi, animé par Ivan
Kabacoff, présentateur sur TV5MONDE, le débat réunit Hamidou Sall, poète et écrivain, ancien conseiller spécial d’Abdou Diouf, Romuald Fonkoua, professeur de littérature francophone à
l’Université Paris-Sorbonne et Patrick Dandrey, professeur à la faculté des Lettres de l’Université Paris-Sorbonne et Président des Amis de Jean de La Fontaine. Les échanges furent passionnants
!
L'Assemblée parlementaire de la Francophonie organisa également une soirée-hommage au président-poète présidée par Moustapha Niasse, président de l'Assemblée nationale du Sénégal et vice-président de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie. Animée par Silvia Garcia, la soirée vit débattre Felwine Sarr, économiste et auteur, Jean-Pierre Langellier, journaliste et auteur, El Hadj Souleymane Gassama, sociologue et auteur et Mohamed Mbougar Sarr, auteur et lauréat du Prix Goncourt 2021. Au même moment à Verson, je fus représenté par la coordonnatrice France de Francophonie sans frontières.
« Très heureuse de représenter ce soir Benjamin Boutin, Président de Francophonie sans Frontières à la soirée culturelle-débat en hommage à Léopold Sédar Senghor : à l'initiative de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, parlementaires, artistes et écrivains questionnent, 20 ans après le décès du Père de la Francophonie, l'héritage laissé par le poète-homme d'Etat ! Mention particulière pour l'émouvante évocation par Monsieur le Président de l'Assemblée nationale du Sénégal Moustapha Niasse, de celui qu'il a affectueusement appelé son maître, son pontifex maximus ! », écrivit Vanessa Lébéka.
Le 21 décembre, un déjeuner de travail de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) autour du Président de l'Assemblée nationale du Sénégal et ancien proche collaborateur de Senghor, Moustapha Niasse permit d'évoquer des souvenirs du grand homme, et d'en tirer des leçons pour l'avenir de la coopération interparlementaire francophone.