L'Acadie

J'ai revu le Premier ministre Justin Trudeau qui s'est intéressé à ma bande dessinée « À la découverte de la Francophonie » (Éditions du Signe), que la Société nationale de l'Acadie (SNA) m'a invité à présenter sur son kiosque lors du Congrès ! Un grand bravo à toute l'équipe de la SNA présidée par Martin Theberge pour son implication, aux côtés du comité organisateur, du gouvernement néo-écossais de Tim Houston (que j'ai rencontré) et notamment du ministre de la Francophonie, mon ami Colton LeBlanc, pour la formidable réussite de ce Congrès mondial acadien CMA 2024 qui a généré selon Radio-Canada plus de 20 millions de $CA de retombées économiques pour la Nouvelle-Écosse ! Cet évènement a lieu tous les 5 ans pour célébrer la culture, les liens, la langue et la résilience acadiennes ! Il s'agit d'une occasion majeure de développer les opportunités économiques entre nos entreprises, de favoriser les interactions dans tous les domaines, d'impliquer la jeunesse, de soutenir la culture et de faire rayonner notre langue française en partage.

Avec l'Association France-Canada, fondée en 1949, alliée du peuple Acadien depuis le premier jour, nous sommes allés saluer nos amis louisianais du CODOFIL, l'Agence des Affaires Francophones, encourager les jeunes artistes en résidence filmés par Phil Comeau ainsi que les Jeunes ambassadeurs 2024 du Centre de la francophonie des Amériques. Nous avons rendu visite à l'Alliance Française d'Halifax, dont les cours de langue et les événements culturels ont attiré 4600 personnes ces 3 dernières années. Nous avons également échangé avec le proviseur du nouveau lycée français d'Halifax, Sylvain Olivier, avec la Conseillère d'action culturelle Charlotte Montel, avec Darrell Samson, président de la section canadienne de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie et avec François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l'Innovation. L'Acadie est non seulement une communauté francophone qui s'organise et s'affirme, mais c'est aussi une culture vibrante et un patrimoine à découvrir. Je garderai un souvenir ému des concerts et des rencontres, de nos visites de Grand-Pré, de Cap fourchu, de l'Habitation de Port-Royal, de l'archipel de Tousquet... L'histoire et le dynamisme acadiens méritent d'être connus et reconnus !

1. Les côtes de Cap fourchu furent explorées et cartographiées par Samuel de Champlain en 1604. Avec l'archipel de Tousquet, elles sont un haut-lieu de l'Acadie et de la pêche au homard ! 

2. L'Habitation de Port-Royal, lieu historique de l'Acadie, fut l'un des tous premiers établissements français en Amérique du Nord, sur les terres de la Nation micmacque. Samuel de Champlain y habita en 1605, avant de fonder Québec en 1608 ! On doit la reconstruction de ce site quatre fois centenaire à une Américaine amoureuse du patrimoine, Harriette Taber Richardson, dans les années 1930. Merci à elle et à tous ceux qui se sont impliqués dans ce projet. La Francophonie des Amériques commence ici! 

1. Fondé en 1653, Pubnico est le plus ancien village acadien encore occupé par les descendants de ses fondateurs. Le village historique acadien, ouvert en 1999, reconstitue le mode de vie des habitants de Pubnico au XIX^e siècle. Huit bâtiments historiques de la communauté ont été déplacés, restaurés et meublés avec des objets d'époque. Les traditions et le mode de vie d'antan sont parfaitement restituées, grâce à des médiatrices et médiateurs culturels, certains vêtus de « hardes » (acadianisme) d'époque. Cette découverte d'un village de pêche acadien typique est à la fois ludique et émouvante ; elle est magnifiée par un environnement naturel préservé, entre terre et mer.

Il y a 250 ans, en 1755, des Acadiens revenaient sur ces terres de France après avoir été déportés par les Anglais, épisode tragique de leur histoire, de notre histoire. Par la volonté du roi Louis XV et du marquis Pérusse des Cars, un certain nombre de ces Acadiens exilés (qui avaient connu le Grand Dérangement) furent accueillis près d'Archigny, le long d'une droite route que l'on nomme depuis la Ligne Acadienne. Plusieurs de leurs maisons et de leurs fermes se dressent encore. J'ai survolé cette Ligne Acadienne dans un aéronef léger, jusqu'à l'abbaye de La Puye.

En novembre 2021, une délégation de personnalités acadiennes demanda à me rencontrer. J'associai à cette rencontre Mickaël Vallet, Sénateur de Charente-Maritime et président de France-Canada, Laurent de Gaulle, auteur et membre de Francophonie sans frontières (FSF), Ronan Dumas Labbé, directeur des partenariats internationaux de FSF. Cette rencontre fut facilitée par le Délégué du Nouveau-Brunswick en France, Simon Larouche. Elle porta principalement sur le prochain Congrès mondial acadien, la coopération franco-acadienne et la diffusion de l'héritage acadien dans nos pays. L'Association France-Canada (fondée en 1949) soutient l'action de la Société Nationale de l'Acadie.

A la fin de l'été 2020, Francophonie sans frontières organisa une école d'été sur le thème de la mobilité et de l'histoire acadienne, à Belle-Île-en-Mer. Cette expérience globale dont bénéficièrent plusieurs jeunes francophones venus de différents horizons, fut l'occasion de découvrir les lieux de mémoire acadiens sur l'île, avec la complicité de l'association amie Belle Île Acadie, présidée par la dynamique et érudite Maryvonne Le Gac.

Cette école d'été dont j'ai imaginée les contours, fut soutenue par le Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire permit également de sensibiliser de nombreux jeunes - sur les lieux et en ligne - à la place et au rôle de la Francophonie et aux enjeux de mobilité dans un monde complexe.

Découvrez le reportage réalisé sur cette école d'été par Phare Interculturel, en partenariat avec le Festival francophone du reportage court France Monde – France Océans.