Organisé par Regards de Femmes, ce colloque a rassemblé des militantes, des juristes, des diplomates, des élues du Réseau des Femmes parlementaires de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, des responsables d'associations et de fondations, dont Corinne Momal-Vanian, directrice de la Fondation Koffi Annan, Alexandra Carraz-Ceselli, présidente des Lyonnes, Marlène Schiappa, présidente de l'ONG Actives...
L'Organisation internationale de la Francophonie et le Groupe des Ambassadeurs francophones de Genève ont apporté un soutien fort à cet événement. Henri Eli Monceau a rappelé que la parité irriguait tous les programmes de la Francophonie. Des focus sur la Côte d'Ivoire et Haïti ont montré l'importance des femmes dans la prévention des crises et des conflits, l'économie, l'innovation, l'éducation, la santé, dans l'efficacité de toutes les politiques !
Dans le panel animé par la déléguée de la Wallonie-Bruxelles Sharon Weinblum, le président de la MGEN Matthias Savignac a rappelé que les entreprises et les mutuelles avaient un rôle à jouer dans la société en matière d'inclusion.
Aujourd'hui, bien du travail reste à faire :
L'ancienne ministre Nicole Ameline propose de faire de la parité une norme constitutionnelle dans l'ensemble des pays membres de l'ONU. Elle a suggéré que les ONG deviennent des opératrices des « politiques globales » et que des fonds internationaux soient redirigés vers elles. Des coalitions d'acteurs de terrain peuvent faire avancer les droits humains, mis à mal. Je porterai ces recommandations auprès de l'Observatoire des droits humains à l’ONU dont je suis membre.
En outre, ce colloque a permis de faire le point sur les mécanismes internationaux en faveur de la parité, notamment la Convention CEDAW adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 34/180 du 18 décembre 1979 et la récente Recommandation générale 40. Heureux enfin d'avoir convié à ce colloque mes étudiants, auprès desquels Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes, a témoigné la semaine dernière. Je lève mon chapeau à cette militante remarquable de l'universalité des droits. Face aux extrémismes et aux discriminations, partout des femmes se battent pour leurs droits, de l'Afghanistan à l'Iran en passant par l'Ukraine. Leur courage nous oblige à redoubler d'engagement pour les droits et la dignité des femmes !
🎓 Dans le cadre du Diplôme d'Université Francophonie et Diplomatie de l'Institut international pour la Francophonie - 2IF, j'ai dispensé en mars 2024 un cours sur les « Nouveaux enjeux diplomatiques » à une classe de diplomates et d'experts de l'espace francophone. Par une approche interdisciplinaire croisant la régulation du numérique, la protection de l'environnement et de la biodiversité, le rôle de la société civile, la diplomatie culturelle et d'influence, la science politique, la gestion de crises et la stratégie, j'ai partagé ma compréhension des enjeux diplomatiques actuels interconnectés et appelé mes étudiants à se saisir du levier de la Francophonie pour construire un « monde en commun » (cher à Hannah Arendt).
Je remercie les deux intervenants de la société civile qui ont partagé leur expertise et leur expérience : Zoé Durteste-Erca, vice-présidente de Francophonie sans frontières, entrepreneure et consultante en numérique ainsi que Paul Nelson Tombi, coordinateur national des Jeunes Ambassadeurs Francophones Cameroun. Grand merci à eux ! Dans le cadre de différents ateliers de mise en situation, mes étudiants ont insisté sur la nécessaire protection internationale de la forêt du bassin du Congo, deuxième massif forestier mondial après la forêt amazonienne, ainsi que sur la protection de l'okapi, espèce menacée par plusieurs activités humaines dont le braconnage.
Ils ont mis en avant les atouts de leurs pays (Bénin, Liban...) en matière de diplomatie culturelle, ce qui nous a également permis d'aborder la protection des sites patrimoniaux majeurs tels que Tombouctou face à la « culture de l'effacement » radicale de certains groupes terroristes. Palmyre et les Bouddhas de Bâmiyân doivent sans arrêt se rappeler à notre esprit. Pour en savoir plus sur le Diplôme d'Université « Francophonie et diplomatie » voire vous y inscrire l'an prochain, consultez le lien suivant.
En Inde, le G20 des Jeunes Entrepreneurs a rassemblé plus de 600 entrepreneurs de la planète sous l'égide de Young Indians, une organisation de la société civile indienne très dynamique. Citizen Entrepreneurs, son homologue français, a conduit une délégation officielle d'une trentaine d'entrepreneurs et de partenaires sous la présidence d'Areeba Rehman, elle-même cheffe d'entreprise.
Comme chef de projet ayant participé à la rédaction du communiqué de l'Alliance du G20 des Entrepreneurs, j'ai pris la parole sur scène aux côtés des sherpas du Royaume-Uni, du Canada et de l'Inde pour présenter l'une de nos grandes idées : l'établissement d'un marché mondial de l'économie circulaire, considérant la raréfaction des ressources et le besoin de donner une seconde vie aux biens.
Notre communiqué mettait également en relief l'importance de la sécurité alimentaire, de l'amélioration des technologies agricoles, de la régulation de l'IA et de l'influence des entrepreneurs comme acteurs du changement dans leur milieu et au-delà. L'entrepreneuriat, notamment celui des femmes et des jeunes, est reconnu comme l'une des clefs du développement, de même que l'éducation. J'ai appelé les entrepreneurs à "être le changement que vous voulez voir dans ce monde", en fidélité à la pensée de Ghandi, parce qu'ensemble, "nous pouvons être une force pacifique et transformations positives".
Les États sont-ils assez proactifs pour réformer les organisations internationales, les transformer afin de relever les grands défis planétaires tels que la désertification, la pollution, la gestion de l'eau, la nutrition universelle, la biodiversité ou encore la préservation de la paix ? Intervention en duplex sur le plateau d'Asharq News الشرق à Dubaï (traduite en arabe) en tant que chercheur associé à l'IPSE pour parler du multilatéralisme et de la façon dont les États arabes peuvent contribuer utilement à une société internationale équilibrée, attachée à la paix, au respect de l'intégrité territoriale et au développement durable.
La transition vers un ordre mondial multipolaire est déjà bien avancée. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et d'autres puissances "émergées" redessinent la carte géoéconomique et géopolitique du monde.
Nul n'a envie de revenir à un ancien ordre bipolaire ou à une soumission à d'autres puissances (USA, Chine, Russie, UE...).
Les peuples veulent la liberté, notamment la liberté de s'exprimer, d'agir, d'entreprendre, de créer, et l'élan originel des Printemps arabes doit nous le rappeler !
Dans le monde multipolaire d'aujourd'hui, toute la question est de savoir comment des ensembles continentaux, sous-continentaux, linguistico-culturels et politiques comme le monde arabe peuvent peser dans la politique internationale, sans retomber dans des schémas d'inféodation. Savoir se définir, définir ses intérêts, promouvoir ses propres valeurs - dans la culture arabe, les valeurs de fraternité, de convivialité, de générosité sont notoires - est important pour chaque pôle de puissance et d'influence. La voix des pays arabes doit se faire entendre pour contribuer au dialogue avec les autres aires culturelles en vue de relever les défis présents et futurs.
Naturellement, un ordre mondial fondé sur la guerre est un désordre mondial. J'ai mis en garde les téléspectateurs sur le piège des stratégies d'influence et de désinformation russes qui ciblent nos États et nos sociétés. Une distance critique est nécessaire. En attaquant la souveraineté de l'Ukraine, en devenant un État agresseur au lieu de préserver la sécurité collective, en bafouant la Charte des Nations unies, la Russie est-elle encore légitime à conserver son siège permanent au Conseil de sécurité ?
Pour réhabiliter l'ONU, chaque continent ou sous-continent devrait disposer d'un siège permanent ; le droit de véto serait aboli et les résolutions votées à la majorité. Les organisations internationales n'évoluent pas assez vite et il convient aux acteurs qui s'y investissent de proposer des idées nouvelles, des projets, des constructions innovantes aptes à relever les grands défis planétaires. L'Inde et la France, à cet égard, jouent un rôle tout à fait intéressant à relever.
L'ONG Initiatives & Changement effectue un travail remarquable depuis 1946 pour favoriser la réconciliation et la paix. Elle organise chaque été au sein d'un ancien palace de la Belle époque situé sur les hauteurs de Montreux le Forum de Caux - qui vit la participation de leaders aussi prestigieux que Kofi Annan en 2003 ou Konrad Adenaeur en 1948.
I&C impulse des actions, des événements thématiques et des séminaires sur des questions connexes telles que les négociations humanitaires. Cette ONG historique compte des branches dans plusieurs pays.
Dans le cadre d'un atelier d'Initiatives & Changement France intitulé "La diversité culturelle, menace ou opportunité?" animé par Hamza Ghandour, le 26 mai 2023, j'exprimai mon point de vue sur la diversité des appartenances et des cultures qui nous animent ainsi que sur la nécessité d'encourager la mixité, le brassage et la rencontre des cultures dans nos villes.
Fondé en 1949, le Conseil de l’Europe rassemble 46 États, de Nuuk (Groenland, Danemark) à Bakou (Azerbaïdjan). Volodymyr Zelensky s’adresse aujourd’hui à l’Assemblée parlementaire de cette organisation paneuropéenne méconnue du grand public, dont l’Ukraine est membre. Trente-trois ans auparavant, en 1989, Mikhaïl Gorbatchev exprimait devant cette même assemblée sa volonté d’un rapprochement de la Russie avec l’Europe. Les temps changent.
Depuis le 16 mars dernier, la Russie est exclue du Conseil de l’Europe qu’elle avait rejoint en 1996. Moscou a fait savoir par voie de presse que « les pays hostiles de l’UE et de l’OTAN continuent de détruire l’organisation et l’espace juridique commun en Europe ». La Russie est devenue « une menace pour l’Europe des valeurs démocratiques », selon le président de la Confédération suisse Ignazio Cassis, qui appelle à donner au Conseil de l’Europe « un nouvel élan politique ».
Il faut dire que l’organisation apparaît marginalisée. Au Sommet de Prague, le 6 octobre dernier, le lancement de la Communauté politique européenne (CPE) s’est fait sans elle. Sa Secrétaire générale n’a pas été invitée, ni du reste l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Comment expliquer la marginalisation de cette organisation qui œuvre depuis 70 ans à la coopération et au dialogue paneuropéens, dans les mêmes États que ceux de la CPE ?
Le Sommet de Prague a porté sur d’autres enjeux que la protection des droits de l’homme, de la démocratie et de l‘État de droit, mission fondamentale du Conseil de l’Europe. Celui-ci « ne fournit peut-être pas la meilleure plateforme pour évoquer les questions stratégiques, énergétiques ou infrastructurelles comme le souhaite la CPE, mais la liste de ses membres justifie d’en faire au moins l’un des interlocuteurs, si ce n’est l’un des piliers », considère la journaliste Anne-Camille Beckelynck. La raison d’être du Conseil de l’Europe s’en trouve-t-elle remise en cause ?
Comme d’autres structures multilatérales fondées au sortir de la Deuxième guerre mondiale, le Conseil de l’Europe doit se réformer pour être plus pertinent, utile et efficace dans le monde d’aujourd’hui. L’organisation n’a pas réussi à structurer les « États-Unis d’Europe » qu’appelait de ses vœux Winston Churchill. La « maison commune » des valeurs démocratiques est fissurée en Turquie, en Azerbaïdjan, en Hongrie et dans d’autres pays membres. Moins intégrée et moins financée que l’Union européenne avec laquelle on la confond souvent – et qui s’est élargie en membres et en compétences au fil du temps -, la doyenne des organisations paneuropéennes se cherche une voie.
Un rapport sur son avenir vient d’être publié. Le Président de la République d’Irlande plaide pour l’intégration de l’organisation dans une architecture multilatérale plus vaste, à la sortie du conflit russo-ukrainien. Le Président suisse suggère l’organisation d’un 4ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de l’Europe, une manière de ramener l’organisation au centre du jeu.
Le Conseil de l’Europe n’a pas dit son dernier mot. Son assise géographique (46 pays membres, bien au-delà des 27 de l’UE) en fait une organisation précieuse pour la coopération paneuropéenne. Il dispose d’atouts : la Cour européenne des droits de l’homme, juridiction qu’il a créée ; sa Commission de Venise sur les questions constitutionnelles ; son Assemblée parlementaire ; sa conférence des OING, qui pourrait voir son rôle de pression sur les gouvernements renforcé.
Ce qui manque à l’organisation pour soutenir dans la durée sa noble mission serait peut-être un travail plus approfondi d’éducation et de diffusion d’une culture des droits de l’homme et de la démocratie auprès des populations. Toutefois, la force de cette institution est de savoir élaborer et négocier un large éventail de normes, de chartes et de conventions internationales. Gageons que le multilatéralisme de demain aura besoin de son expertise…
🌐 À Genève, j'ai échangé au printemps 2022 des acteurs engagés pour le multilatéralisme, engagés au service des valeurs de démocratie, de paix et de diversité culturelle.
🔸 Corinne Momal-Vanian, directrice exécutive de la Fondation Kofi Annan. Une diplomate expérimentée qui connaît parfaitement le système des Nations Unies, ses atouts et ses failles, et qui déploie des trésors d’inventivité et de compétence pour perpétuer l’action du grand homme, en fidélité à son action mémorable de SG de l’ONU. La fondation déploie des programmes innovants pour renforcer la résilience de nos sociétés et le leadership de la jeunesse. Corinne Momal-Vanian et moi avons partagé nos réflexions sur l’importance de la démocratie, des médias et de l’engagement des jeunes au service de valeurs universelles. Nous avons également discuté du programme Voix de Résilience de France-Canada qui correspond, dans son esprit, à ce qu’entreprend la Fondation.
🔸 Christine Taets coordonne le Legum Magister sur le Règlement des différends internationaux (Geneva LL.M. in International Dispute Settlement ou MIDS), au sein de L' Institut de hautes études internationales et du développement. Cette formation d'excellence en arbitrage international place ses diplômés en position enviable au sein de cabinets d'avocats, d'organismes internationaux, de gouvernements, de grandes entreprises, d'universités, de cours de justice, etc. En sus de conduire ce L.M., Christine Taets est une passionnée du protocole qui reste attentive à l'enjeu de la réduction du fossé numérique et de l’illectronisme, notamment chez les populations vulnérables.
🔸 Christian Pauletto, négociateur d'expérience qui a représenté la Suisse dans plusieurs forums multilatéraux (Nations Unies, Organisation mondiale du commerce, OCDE…) et bilatéraux. Il se consacre également à la transmission au sein de l'International University in Geneva et à l’engagement politique. J'ai pu noter son attachement au plurilinguisme au sein de la Confédération et à la vivacité de la Genève internationale.
🔸 Geneviève Cadei-Millot, présidente de l’Alliance française de Genève ne ménage pas ses efforts pour la faire vivre malgré la pandémie. Elle a évoqué des pistes d’activité dans le champ de la diplomatie, de la culture et de la photographie, mais aussi des certifications en langue française. Compte-tenu de l'importance de Genève dans la francophonie, l’Alliance Française a vocation à devenir un chaînon essentiel de l’attractivité de notre langue en Suisse et auprès des délégations internationales.
➡️ Pour rappel, Genève abrite 200 organisations internationales et plusieurs agences de l'ONU, ainsi que des fondations, ONG et entreprises de premier rang !
Une part du destin de notre planète s'y joue et il convient de maintenir son rang dans des relations internationales plurilingues, inventives et fécondes.
En tant que chercheur associé à l'Institut Prospective et Sécurité en Europe, je fus invité pour décrypter les efforts du président français Emmanuel Macron afin de préserver la paix en Ukraine et de négocier une Architecture européenne de sécurité viable pour la Russie, l'Union européenne et l'OTAN.
Ce conflit - qu'il s'agit d'éviter - s'inscrit dans un « Grand jeu » entre les États-Unis et la Russie qui rappelle la Guerre froide. Le Kremlin considère l'Ukraine comme un pays à la « souveraineté limitée », au cœur de sa sphère d'influence directe. La menace d'une invasion doit nous rappeler, à nous Européens, que le risque de guerres conventionnelles sur le continent européen n'est pas mort.
S'il est impératif de renforcer la Défense européenne, il est également nécessaire de négocier avec la Russie (partiellement européenne) un nouveau Modus
Vivendi. Une guerre serait coûteuse et nuirait encore à l'image de la Russie dans le monde. Le pays, en proie à de grandes ambitions géopolitiques, n'investit suffisamment dans son développement
interne, au bénéfice de sa population. Peut-il se permettre de nouvelles sanctions économiques ?
Il y a tout à perdre dans un conflit en Ukraine, et en premier lieu pour la Russie dont la gestion de l'immense territoire eurasiatique constitue déjà un défi majeur. Les États-Unis et l'OTAN doivent également faire un pas vers Moscou : réengager des discussions constructives voire envisager des coopérations pragmatiques dans certains domaines.
Il faut saluer les efforts de la diplomatie française et européenne, dans le cadre de la Présidence française de l'UE, de tenter
une médiation politique de haut niveau. Le dialogue est toujours un pari sur l'avenir. Mais le jeu en vaut la chandelle pour préserver notre bien le plus précieux: la
paix.
Le 13 décembre 2021, je livrai mon analyse en tant que chercheur associé IPSE, pour la chaîne Asharq au sujet des derniers développements de la crise franco-britannique (et plus largement européenne) en matière de pêche, suite au Brexit.
13 ديسمبر 2021: تدخل مزدوج من قبل بنيامين بوتين ، الباحث المساعد في IPSE ، لقناة الشرق الإخبارية حول آخر التطورات في أزمة مصائد الأسماك الفرنسية البريطانية (والأوروبية بشكل أوسع) ، بعد خروج بريطانيا من الاتحاد الأوروبي.
Après vingt années de guerre et d'efforts de stabilisation ayant coûté des centaines de milliards de dollars et de très nombreuses vies humaines, quelles leçons tirer de l'expérience afghane ?
Un dialogue d'une cinquantaine de minutes avec le géopolitologue Emmanuel Dupuy, président de l'IPSE, sur les enjeux stratégiques en Afghanistan.
Le monde post-coronavirus donnera-t-il naissance à un nouvel ordre international? C'est la question à laquelle Irina Bolgova, professeure associée au MGIMO, Yuri Akimov, professeur associé à l'Université de Saint-Pétersbourg, Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe, Hughes de Chavagnac, consul général de France à Saint-Pétersbourg et moi-même furent invités à répondre.
Une visioconférence organisée et animée par Vera Ageeva, professeure associée à l’École des Hautes études en sciences économiques - HSE.
Cette année, c'est de Jérusalem que je vous adresse mes vœux. Des vœux de paix pour une région, le Proche-Orient, qui a été le théâtre, ces dernières années, de conflits abominables (Syrie, Yémen, Irak...). Ville des rois et des prophètes, maintes fois conquise et reconquise, déchirée et recousue, trois fois sainte et trois fois millénaire, carrefour des cultures et des cultes, Jérusalem cristallise les tensions communautaires.
L’ELDORADO DES IDÉOLOGUES
Certains anthropologues avancent que ce qui nous distingue du monde animal, c'est notre faculté à créer des symboles. Jérusalem est chargée de symboles, elle en est même saturée. Et sa valeur symbolique dépasse de loin son poids économique, démographique ou géopolitique. On n’a jamais vu dans moins d'un kilomètre carré (intra-muros) une telle concentration de lieux saints, d'églises, d'institutions religieuses et de chapelles imbriquées. Jérusalem est une invitation à réfléchir à l'apport des religions aussi bien qu'à leurs limites. Oui, les religions peuvent aider les femmes et les hommes à s'élever des matérialités... et en même temps, lorsqu'elles sont observées de façon trop rigoriste, elles érigent des barrières mentales et peuvent formater les esprits dans un sens contraire à la concorde. Les intégristes de tous bords, hermétiques au dialogue et aux concessions, ont des comportements qui peuvent conduire à l'expression de la violence. Au lieu de se focaliser sur ce qui nous divise, d’aucuns seraient mieux inspirés de relever les convergences entre les trois monothéismes. A cet égard, il faut soutenir les démarches syncrétiques et le dialogue inter-religieux.
MÉDIATIONS INTERNATIONALES
Alors que chacun tire vers soi un pan de sa tunique sainte au risque de la déchirer, Jérusalem a besoin de médiateurs. A titre d’exemple, deux familles musulmanes sont les gardiennes séculaires du Saint-Sépulcre afin d’éviter les disputes entre communautés chrétiennes. La Jordanie administre quant à elle l’Esplanade des Mosquées (depuis un accord tacite de 1924). Et une quarantaine de communautés religieuses et de congrégations sont placées sous la protection consulaire de la France.
La communauté internationale a un rôle à jouer. L’État d’Israël n’est pas outillé pour résoudre seul cette équation dont il est l’une des variables. Israël a évidemment sa place à l’endroit même où le peuple hébreux bâtit son Temple monumental (dont le souvenir et les vestiges conservent une charge symbolique considérable dans le judaïsme).
Toutefois, une meilleure répartition des pouvoirs et des ressources avec les résidents palestiniens est nécessaire dans l’optique d’une réelle égalité des chances. Jérusalem est un endroit du monde d’une telle complexité qu’il résiste à toute tentative de simplification. Matière à décourager certaines bonnes volontés.
Pourtant, il est indispensable de poursuivre les efforts diplomatiques et les bons offices pour trouver la meilleure solution aux conflits territoriaux et symboliques et offrir à Jérusalem le statut international qu’elle mérite (statut qu’elle n’a toujours pas : lire l’article du monde diplomatique sur ce sujet : www.monde-diplomatique.fr/1955/05/GARREAU/21419), conformément à sa vocation universelle, afin d’en garantir le libre accès à toutes et à tous. Car Jérusalem n’appartient pas aux juifs. Elle n’appartient pas aux chrétiens. Elle n’appartient pas aux musulmans. Jérusalem appartient à tous. D’où la question fondamentale du journaliste Éric Meyer : « un lieu à vocation universaliste, voire messianique, qui oblige donc à l’ouverture, l’accueil, le partage, peut-il être aussi un lieu de pouvoir politique ? ».
UN BIEN COMMUN MONDIAL
La cité fortifiée doit être gérée comme un bien commun mondial, dans un esprit de coopération. Elle doit être préservée de la confusion dangereuse entre les pouvoirs religieux et politiques. Une solution inclusive, à la fois internationale et locale, est attendue. L’historien Vincent Lemire, auteur de Jérusalem, histoire d’une ville-monde, suggère notamment d’imaginer des arrondissements (Jérusalem Est, Ouest...) dotés de fortes compétences au sein d’une municipalité mixte. Et puis, la ville est menacée sur le plan urbanistique. Alors que les quartiers historiques sont de plus en plus cernés par les cimetières et les quartiers d’immeubles contemporains, il convient de préserver l’héritage, le patrimoine et l’authenticité des lieux afin d’éviter l’enlaidissement, l’uniformisation, l’artificialisation et, in fine, la perte de l’âme de la ville. Mais ce qui rend optimiste, malgré les pages sombres d'une histoire souvent conflictuelle, c’est que s'élaborent ici, jour après jour, des stratégies de coexistence pacifique entre pratiquants des différents cultes. Un avenir de paix est donc possible.
Les 11, 12 et 13 novembre 2019, je participai au Forum de Paris sur la Paix qui mobilisa et rassembla des acteurs engagés autour de la paix, de la sécurité, du développement, de l’environnement, des nouvelles technologies, de l’économie inclusive, de la culture et de l’éducation.
Une trentaine de chefs d'État et de gouvernement prirent part à des discussions ouvertes au public et à la presse. Plusieurs dirigeants d'organisations internationales dont l'OCDE et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) soulignèrent l'importance de l'égalité des genres, mais aussi de la médiation et du rôle des femmes pour la paix.
De très nombreuses initiatives pour réinventer le multilatéralisme en partenariat avec les ONG, les fondations, les entreprises responsables et les porteurs de projets citoyens y furent présentées, débattues et financées...
Du 5 octobre 2019 au 1er mars 2020, la Fondation Bodmer, située à Genève, proposa une exposition exceptionnelle organisée en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies (ONU) et le Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Consacrée aux réalités intemporelles de la guerre et de la paix, cette exposition pluridisciplinaire mêlant littérature, beaux-arts, anthropologie, philosophie, psychanalyse, droit et politique était structurée en trois parties :
1. la genèse des guerres ;
2. Le temps de la destruction ;
3. Le pari de la paix.
L'exposition rassembla des items provenant de la . A travers des œuvres littéraires, des affiches de propagande, des photographies, des peintures, des gravures et des documents d’archives, l'exposition Guerre et Paix apporta un éclairage sur le dialogue immémorial entre la nature guerrière de l’homme et son profond désir de paix. A l'occasion de cette exposition, certaines raretés furent exposées : un manuscrit du roman "Guerre et Paix" de Léon Tolstoï fut présenté pour la première fois hors de Russie.
Fournir des clefs de lecture internationales, décrypter les rivalités de pouvoir sur les territoires et aider les futurs communicants à y voir plus clair dans le brouillard d'une information souvent manipulée, telle est la mission que m'a confiée l'EFAP - École des nouveaux métiers de la communication - en 2018, en tant que professeur invité de géopolitique au trimestre d'automne-hiver 2018 (octobre à décembre), en complément de ses autres activités.
A l'invitation de l'ambassadeur Ferry de Kerckhove, j'intervins à la conférence internationale Francophonie, prévention des conflits et sécurité humaine à Ottawa, les 9, 10 et 11 mai 2018.
Je conduisis un entretien, en séance plénière de clôture, avec M. Hervé Ladsous, ancien Secrétaire général adjoint de l'ONU et conseiller spécial de la Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean.
Cette conférence eut pour objectif de tracer une feuille de route pour la paix, douze ans après l'adoption par les chefs d’États de la Francophonie, de la déclaration de Saint-Boniface.
Le 22 février 2018, je fus invité à témoigner à la quatrième édition des Jeudis de la Réussite de Sciences Po Aix consacrée aux « métiers de la défense et la sécurité internationale », aux côté de Laurent Borzillo, dirigeant de la société Dialogue de Sécurité Franco-Allemand, SLT Clémentine de l’École de l’air et Mathilde Delepaut, responsable commerciale export au sein du groupe Safran.
Ces rendez-vous thématiques qui réunissent étudiants et diplômés permettent aux étudiants d’échanger avec leurs aînés pour construire leur projet professionnel, étendre leur réseau mais aussi prendre conscience de l’ampleur des débouchés possibles de leur formation pluridisciplinaire.
Titulaire des masters II Géostratégie, Défense et politiques de sécurité de Sciences Po Aix et Diplomatie et négociations stratégiques de Paris-Saclay, j'obtins le grade de maître en administration publique de l'Université du Québec (ENAP). J'ai travaillé au sein de structures policito-militaires, à la Représentation permanente de la France auprès de l'Union européenne, au Centre de doctrine d'emploi des forces et la Délégation aux affaires stratégiques. J'ai également suivi plusieurs séminaires à l'Institut des Hautes études de Défense nationale (IHEDN).
Chercheur associé à l'Institut Prospective et Sécurité en Europe, j'interviens au sein de différentes institutions d'enseignement supérieur ainsi que dans les médias pour livrer son analyse en matière de diplomatie, de géopolitique, de coopération internationale, d'affaires européennes, francophones et stratégiques.
Je présentai notamment l'Institut Prospective et Sécurité en Europe, un laboratoire d'idées, un centre de réflexion auquel je suis rattaché en tant qu'expert associé depuis 2014 et en tant que chercheur associé depuis 2016. Par ce biais, je participe régulièrement à des colloques, interviens dans les médias et contribue à des publications.
Les délégations de la Corée du Nord et de la Corée du Sud se rencontrent mardi 9 janvier 2018 à Panmunjom, un village transfrontalier figé dans le temps, situé au cœur de la « Zone démilitarisée » longeant le 38e parallèle. Une telle rencontre entre les deux voisins coréens n’avait pas eu lieu depuis décembre 2015. La « Zone démilitarisée » (« DeMilitarized Zone ») entre les deux Corées matérialise physiquement la partition de la péninsule coréenne depuis 65 ans. Cette cicatrice, longue de 249,4 kilomètres, symbolise un monde figé, celui de la Guerre froide, qui se poursuit en Asie et dont les secousses font encore trembler le monde. Dans le village de Panmunjom, situé au cœur de la Zone démilitarisée, les délégations des deux Corées se réunissent ce 9 janvier, par la grâce de l’esprit olympique.
L’entreprise Odebrecht a mis en place un vaste système de corruption dont les ramifications s’étendent à plusieurs pays latino-américains. Le géant brésilien du bâtiment et des travaux publics était autrefois le symbole de l’ascension économique du Brésil, avec des réalisations phares tels l’aéroport Simon Bolivar à Caracas, l’autoroute Grand Parkway au Texas ou encore la rénovation du stade Maracana à Rio. Pour décrocher de gros contrats, cette multinationale a gangrené plusieurs économies d’Amérique latine. L’affaire a éclaté en juin 2015, lorsque Marcelo Odebrecht, le PDG de l’entreprise familiale, a été arrêté dans le cadre de l’opération « Lavage-express ». Cette gigantesque enquête contre la corruption a révélé un système de versement de dessous-de-table pour l’accaparement de marchés publics.
En décembre 2017, une dizaine de synagogues situées à Montréal, à Toronto, à Kingston, à Hamilton et à Edmonton ont été la cible d’une lettre sur laquelle on peut lire « Jewry must perish » (« La communauté juive doit périr »). Y figurent une croix gammée et une étoile de David ensanglantée qui rappellent les codes de la propagande nazie. Le directeur de la synagogue Beth Ora a encouragé les membres de la communauté à « essayer de mettre l’événement en perspective ». Ce fait est malheureusement révélateur d’un phénomène de société plus large : celui de l’inquiétante montée des extrémismes au sein d’une société canadienne globalement pacifique et tolérante. Il doit nous alerter collectivement sur la nécessité de promouvoir encore et toujours la liberté de religion.
Sur le papier, les championnats mondiaux d’échecs rapides qui se déroulent jusqu’au 30 décembre à Riyad, capitale de l’Arabie saoudite, avaient tout pour être un signe de plus de « l’ouverture sur le monde » du pays. Afin que ce « tournoi Salmane » ait lieu, l’État saoudien avait même fait fi des réserves des plus hautes autorités religieuses du pays, qui considèrent les échecs comme un « genre d’amusement interdit, car il détourne les gens d’Allah », et « une forme de jeu (d’argent) et une perte de temps ».Mais après avoir autorisé dernièrement les femmes saoudiennes à conduire, et annoncé la prochaine ouverture de salles de cinéma, jusque-là interdites, dans le pays, le prince héritier Mohammed Ben-Salmane avait tout juste. Mais pour l’heure, cette communication est… un échec.
En 2017, soixante-cinq journalistes ont été tués dans le monde ; vingt-six ont perdu la vie dans l’exercice périlleux de leur fonction, tandis que trente neuf autres ont été assassinés, à l’exemple de Daphne Caruana Galizia, la journaliste maltaise de 53 ans en pointe sur les questions de corruption. Reporters sans frontières (RSF) détaille dans son rapport annuel le profil des journalistes qui exposent leur vie en zones dangereuses, ainsi que les mesures à prendre pour mieux les protéger. Plus d’efforts sont requis de la part des États et des organisations internationales pour garantir la protection des journalistes, l’exfiltration de ceux menacés de mort, afin que vive la liberté d’information, en même temps que ses principaux artisans.
L’assassinat de l’ex-première ministre, revendiqué par Al-Qaida, a marqué l’histoire du Pakistan. Celle qui fut la première et l’unique femme à occuper la fonction de premier ministre au Pakistan, (1988-1990 et 1993-1996) était une figure du féminisme et de la modernité. Cette aristocrate, diplômée d’Oxford et Harvard, cheffe du parti pakistanais du peuple (Pakistan Peoples Party, PPP), créé par son père Zulfikar Al Butto, était loin de faire l’unanimité au Pakistan. Louée comme martyre de la démocratie par les uns, rejetée comme riche héritière d’un pouvoir féodal par les autres, déstabilisée par des accusations de corruption, cette femme politique importante reste controversée dix ans après sa mort. Reste que sa carrière et son legs politique ont influencé un grand nombre d’activistes au Pakistan, comme la jeune Malala Yousafzai, récompensée par le prix Nobel de la paix.
Contribution à l'ouvrage collectif Les lois de la guerre paru en janvier 2016 par l'écriture du chapitre intitulé L'intérêt de la prospective pour la prévention des conflits.
Contribution à l'ouvrage collectif Les Secrets du droit paru en 2014 par l'écriture du chapitre Le Secret du Roi qui était l'un des premiers services de renseignement modernes, à l'époque de Louis XV.
A l'invitation du professeur Camille Édouard, je donnai en avril 2015 un séminaire de géopolitique au Centre d'études diplomatiques et internationales d'Haïti. Ce condensé de 25 heures de cours présenta la synthèse de ses travaux en matière de géopolitique, de prospective, de prévention des conflits, de résilience et d'économie coopérative.
Ce séminaire fut aussi l'occasion de se pencher sur la place d'Haïti dans la Francophonie et les relations internationales ; d'aborder les défis de la gouvernance (locale et mondiale), de l'anticipation et de la prévention des conflits, mais aussi des aspects positifs et négatifs de la gestion de crises et des priorités internationales au XXIe siècle.
Les Haïtiens ont un sens remarquable de l'hospitalité et j'ai pu constater que la nouvelle génération, plurilingue et bien formée, dispose de nombreux atouts pour faire réussir le pays. L'intégration d'Haïti à un grand marché équitable francophone permettrait de valoriser ses productions et ses œuvres artistiques.
Parce qu'on l'accusait de dissimuler les abus, de servir l'arbitraire, de diviser les hommes entre initiés et profanes, le secret a été condamné comme contraire au pacte démocratique. Pourtant, c'est aussi au nom de la liberté que, face à une transparence érigée en dogme totalitaire, certains revendiquent l'éloge du secret.
L'Université Paris Sud organisa du 5 au 9 avril 2013 son festival Ciné-Droit sur le thème du secret et me demanda une communication sur le Secret du roi dans le cadre du colloque Les Secrets du droit .
Qu'était-ce que le Secret du roi ?
Un service de renseignement et un canal diplomatique parallèle utilisé par Louis XV pour influer sur la politique européenne, notamment dans le cadre de la succession du trône de Pologne, d'un rapprochement avec la Russie et d'une tentative d'invasion de la Grande Bretagne. Cet organe se révéla d'une efficacité toute relative mais son existence même démentit la thèse de l'absolutisme royal, y compris dans le domaine réservé de la politique étrangère.